La compréhension des interactions entre métabolisme et reproduction, notamment certaines infertilités, s’enrichit de nouvelles données. Dans le cadre du projet Européen Prolific, des scientifiques de l’Inra associés aux chercheurs de l’université d’Uppsala en Suède, ont identifié un gène du tissu adipeux qui pourrait être impliqué dans la baisse de la fertilité des vaches laitières.
Il est bien connu que la capacité d’ingestion des vaches laitières, après vêlage, ne couvre pas les besoins énergétiques du début de lactation. L’animal, inévitablement, puise dans ses réserves corporelles mais sa note d’état corporel (NEC) ne doit pas être inférieure de 1,5 points, à celle du tarissement, un mois après le vêlage, sous peine de problème de cyclicité ovarienne (anœstrus). La fonte massive des tissus adipeux, spécialement chez les laitières hautes productrices, libère des acides gras dans le sang qui perturbent les fonctions ovariennes et la qualité des ovocytes (marquage folliculaire).
Cette étude a révélé l’altération de l’expression de certains gènes, liés au métabolisme des lipides, autour du vêlage. Une protéine a été retrouvée, au niveau plasmatique, en quantité plus faible chez les animaux présentant une balance énergétique négative après vêlage. Il s’avère que cette protéine, en quantité suffisante, peut modifier la prolifération et la sécrétion de progestérone des cellules ovariennes bovine.
La mobilisation excessive des tissus adipeux, en début de lactation, aurait donc un effet de dilution sur la quantité de cette molécule dans le sang. Stockée dans le tissu adipeux puis sécrétée dans la circulation sanguine lors de la mobilisation de ces graisses, cette protéine pourrait être impliquée dans la régulation hormonale de la fonction ovarienne et ses variations pourraient expliquer certaines infertilités associées à des troubles métaboliques.
La présence de cette protéine serait donc intéressante pour les vaches laitières hautes productrices, afin de soutenir la production de progestérone du corps jaune indispensable à la reconnaissance embryonnaire et au maintien de la gestation.
Il est donc important de limiter cette perte d’état corporel dans le premier mois de lactation, principalement, en respectant une bonne préparation au vêlage.
Source BTIA – n°174