Il vous est sans doute déjà arrivé d’avoir le cas d’une vache en chaleur, quelques mois après la dernière insémination, et de vous entendre dire, par votre technicien d’insémination, qu’elle est bien gestante et que le foetus est vivant. 6 % : c’est la proportion de ces femelles gestantes qui extériorisent un comportement de chaleur. Alors comment peut-on expliquer ce phénomène ?
Deux explications sont possibles :
Premièrement, la croissance folliculaire, sur les deux ovaires, persiste pendant toute la durée de la gestation.
Cependant, il est rare que les follicules atteignent une taille suffisante pour produire les oestrogènes responsables des manifestations de chaleur. Mais il est possible qu’un follicule de grande taille (> à 1,5 cm) soit présent et en attente depuis l’insémination fécondante. Dans ce cas, si la sécrétion de progestérone par le corps jaune diminue de façon aléatoire, sans nuire à la gestation, ce grand follicule peut avoir la capacité de produire assez d’hormones pour déclencher des chaleurs. Ces chaleurs peuvent alors se produire à tout moment de la gestation. Il a même été observé des vaches en chaleur, toutes les trois semaines, durant la gestation et ce, jusqu’au vêlage !
Une seconde explication de ce phénomène est possible, beaucoup plus localisée dans le temps, entre le cinquième et le sixième mois de gestation. En effet, c’est la période de transition pour la sécrétion de la progestérone entre le corps jaune et le placenta. Car c’est le veau ou plutôt les annexes foetales, qui vont déclencher le vêlage. Si la progestérone baisse de façon trop brutale, une fois encore, en présence d’un follicule dominant, il peut y avoir une forte production d’oestrogènes et donc manifestations de chaleur.
Conclusion :
Lors de retour en chaleur inattendu, quelques mois après l’insémination fécondante, il est parfois préférable de faire pratiquer un constat de gestation par palper rectal avant de décongeler la dose.
Il n’est pas rare d’avoir de bonnes surprises !
Catalogue laitier 2023-2024
